Chez BMW, le mot M est magique. Il représente la branche la plus puissante, la plus sportive de la gamme. L’an dernier BMW présentait un tout modèle M avec pour la première fois une traction intégrale. Pour 2019, BMW ajoute une version compétition qui promet d’ajouter à une voiture extrêmement véloce une dose supplémentaire d’insanité.
Physiquement, la M5 a toujours cultivé une certaine discrétion. Elle possède une allure qui impose le respect. On devine à son regard d’acier et ses larges orifices nasaux tout le potentiel qui sommeille sous le capot. C’est cet air menaçant qui donne à réfléchir. Elle fait près de 5 mètres et frise les deux tonnes même avec des ailes et un capot en aluminium. Le toit pour sa part est en plastique renforcé de fibre de carbone (sauf si vous choisissez un toit ouvrant). Elle conserve dans son ensemble un style assez proche de la Série 5 régulière.
Si l’extérieur est très sport, l’intérieur est plutôt luxueux. Outre les sièges de série, très confortables, vous pouvez choisir les sièges sport qui offrent plus de soutien et un logo M brodé. Pour une conduite au quotidien, le confort des sièges de série qui vous caresse le popotin prend le dessus. Vous remarquerez de chaque côté du volant deux boutons rouges « M1 » et « M2 » ils vous permettent de choisir deux configurations de conduite personnalisées adaptées à vos préférences, depuis la direction et les amortisseurs en passant par la configuration xDrive. Le tableau de bord, le système multimédia relèvent de la Série 5. Vous avez aussi la suite d’aides à la conduite qui assez exhaustive. Pour les mélomanes, un système audio Bowers & Wilkins qui offre 1 400 watts de puissance avec seize haut-parleurs, un son divin. En passant, il faut payer un supplément de quelques centaines de dollars pour avoir droit à AppleCarplay, un peu ridicule et BMW n’offrent toujours pas Androïd Auto.
La base mécanique est connue. BMW utilise son V8 4,4 litres turbo en portant sa puissance à 600 chevaux et 617 pour la version compétition. La nouveauté provient de l’utilisation de la transmission 4 roues motrice. Toutefois, un système spécifique permet à ceux qui le désirent de diminuer la présence des 4 roues motrices. La M5 dispose de 3 programmes de conduite et de la répartition de motricité entre essieux – 4WD, 4WD Sport et 2WD – à combiner avec 1 ou 2 modes d’intervention du contrôle actif de stabilité. C’est un peu complexe à comprendre, j’en conviens, mais c’est ce à quoi servent les boutons M1 et M2 sur le volant. Vous pouvez ainsi adapter votre conduite en si vous le désirez conduire en mode deux roues motrices grâce au différentiel débrayable. Cela dit, la conduite en mode 4 roues motrices est adapté pour donner le gros de l’adhérence aux roues arrière. BMW a aussi installé une transmission automatique à huit rapports.
Féroce serait sans doute le premier qui vient à l’esprit pour parler de la puissance. Naturellement sur nos routes limitées à 100 km/h, impossible de tirer 20 % du potentiel de la bête, une opération frustrante, mais quelques accélérations donnent le ton sur le potentiel effrayant de la bête. Disons simplement que la transmission intégrale devient presque nécessaire pour rediriger convenablement toute la puissance du moteur et en aucun cas, nous avons senti le plaisir diminuer en raison de la présence d’un rouage intégral, il se fait très discret et efficace. ET si cela dérange, il y a un mode de conduite deux roues motrice. En conduite normale, vous ne verrez jamais la différence, il faut aller sur circuit pour être capable de déceler les nuances d’un programme de conduite à un autre. Le mode le plus intéressant le 4RM sport qui repousse plus loin l’intervention des béquilles électronique et permet une plage de plaisir au volant plus étendue. En fait ce qu’il manque à cette M5, c’est une autoroute allemande seul endroit où elle peut librement s’exprimer. Le plaisir de conduire se manifeste à peine à 100 km/h ou même à 120 et c’est ce qui castre le bonheur de ce modèle sous nos cieux peu permissifs. Il faut tout de même avoué que contrairement à certaine ancienne génération de M5 qui avait, peu importe la vitesse, avait un comportement plutôt bestial, cette nouvelle M5 est très civilisée. Le confort douillet des sièges et le comportement très civilisé de la boîte à huit rapports en font un ours en peluche pour les soirées mondaines. Nous aurions toutefois apprécié une boîte manuelle qui n’existe plus, faute de clientèle selon BMW.
Docile, rapide et frustrante sur nos routes, la M5 évolue de belle manière. Je vendrais mon âme au diable pour avoir une route qui puisse vraiment tirer parti de cette mécanique. Le prix de base demandé est à 113 300 dollars. Mais avec quelques options, vous allez rapidement arriver à 125 000 et plus. Les freins en carbone sont à 9 500 $ et le système audio Bowers et Wilkins à 4 900 $. Il y a des pages pleines d’options comme ceux-là.